La connaissance du jeu de go est nécessaire à quiconque s’intéresse à l’Asie. Il fait partie intégrante de la culture chinoise, japonaise et coréenne.
La simplicité du jeu ainsi que le regard qu’il force à avoir sur soi-même, ses faiblesses, son agressivité et autres composantes du comportement humain, en font un puissant outil de développement personnel.
E. Lasker, « Maître International » d’échecs affirmait : « S’il y a une vie intelligente surMars, ses habitants doivent avoir découvert le jeu de go.
Le jeu de go (weiqi en chinois) est né en Chine vers le deuxième millénaire avant notre ère. Une légende en attribue la paternité à l’empereur Yao et une autre à l’empereur Shun qui voulaient éduquer leurs fils stupides et bornés.
Le yiking, système divinatoire chinois, présente aussi de nombreuses analogies avec le go dont il pourrait être le vecteur matériel.
C’est finalement dans les annales Printemps et Automne (entre -722 et -481 av. JC) que l’on trouve les premières références écrites au go. Confucius mentionne ensuite le go dans ses entretiens. C’est vers la fin de la dynastie des Han (25-220 apr. J.-C.) que les premiers traités de go sont écrits.
A partir de la fin des Han et jusqu’à la restauration de l’empire par les Sui en 589 apr. J.-C., les classes dirigeantes sombrent dans l’oisiveté et se tournent vers le taoïsme et le go.
Le jeu connaît alors un très fort développement, avec l’apparition d’un système de classement des joueurs, d’instituts de go et de fonctionnaires. Les livres se multiplient : recueils de parties, écrits théoriques, listes de joueurs, etc.
Le go est alors intégré aux trois Arts Sacrés (peinture, musique et calligraphie) pratiqués par l’empereur et ses courtisans et cela jusqu’à la fin du 19e siècle.
Le go (baduk en coréen) arrive en Corée vers la fin du 5e siècle et va finalement atteindre le Japon au début du 7e siècle. L’aristocratie japonaise, très influencée par la Chine, adopte très vite le jeu et se le réserve, interdisant aux moines de le pratiquer (premier code civil japonais en 701 apr. J.-C.).
La pratique du go s’étend ensuite aux milieux intellectuels, aux bonzes puis aux samouraïs qui s’en servent comme entraînement à la stratégie militaire. Les moines nichirens (école bouddhiste japonaise) pratiquent assidûment le jeu et créent la première école japonaise, l’école Honinbo.
Avec l’unification du Japon en 1603, le go, soutenu par les militaires et le shogun Tokugawa, entre dans sa période classique avec l’émergence de trois nouvelles grandes écoles qui s’affrontent pour se partager les postes de fonctionnaires richement dotés. Un tournoi annuel réunira les deux meilleurs joueurs japonais, en présence de l’empereur et du shogun, jusqu’à la restauration Meiji.
En Europe, les premières références au jeu apparaissent vers le 16e siècle dans des récits de voyages, comme celui du jésuite Matteo Ricci. Leibnitz publie le premier article européen sur le go en 1710.
C’est seulement vers la fin du 19e siècle que le go se développe vraiment en Europe, en Allemagne et en Autriche-Hongrie principalement. Le premier club est créé en 1895 par des officiers de la marine austro-hongroise et la première revue naît en 1909.
Le go moderne se développe dans le monde après la Seconde Guerre Mondiale sous l’impulsion de la fédération japonaise et grâce au renouveau des fédérations coréennes et chinoises.
Aujourd’hui on compte environ 40 millions de joueurs dans le monde dont un million en Europe.
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